Silfra, l’entre deux continents
Nous continuons à explorer le Cercle d’Or en nous attardant, cette fois, sur le dernier membre du fameux trio : le Parc National de Þingvellir qui regroupe le meilleur du dépaysement islandais : vallées, montagnes, volcans, lacs et même une forêt. Le site est d’ailleurs inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, ce qui en fait un incontournable.
Petit aparté…
L’islandais possède quelques lettres inconnues de nous autres, notamment le « Þ » et le « ð », dont les prononciations se rapprochent du « th » anglais – le premier tirant sur le « s » et le second sur le « z ». Malgré toute notre bonne volonté, nous aurons fait rire quelques Islandais en essayant de répéter après eux quelques mots aux sonorités inconnues. Les mots et les noms sont cependant très logiques à comprendre. Eyjafjallajökull – le nom du fameux volcan qui paralysa l’Europe entière en 2010, se décompose de la manière suivante : « eyja » pour « île » – en l’occurence les îles Vestman, « fjalla » pour « montagne » et « jökull » pour « glacier », décrivant ainsi l’alignement géographique du lieu. Easy ! Et « Þingvellir » se décompose naturellement en « Þing » pour « parlement » et « vellir » pour « plaine. Il s’y tint en effet en 930 le rassemblement originel d’un des plus vieux parlements du monde.
Enfin, tout ça pour dire qu’on s’en est tenu à « takk » (merci) et que c’était déjà pas mal.
Avec Marielle, nous aimons beaucoup aller dans des lieux un peu foufous, comme grimper en haut d’un volcan en éruption par exemple. Alors quand on nous a dit qu’il était possible d’aller nager pile dans la faille qui sépare les plaques américaine et eurasienne, vous imaginez bien que nous n’avons pas réfléchi longtemps. Du coup, en ce lundi matin, on s’est mis en route vers la célèbre faille de Silfra.
Issue de la fonte naturelle d’un glacier, l’eau de cette faille a la particularité d’être limpide, la visibilité atteignant facilement les 150 mètres, là où les mers des Caraïbes n’en offrent qu’une cinquantaine. Par contre, elle y est légèrement plus froide : 2°C. Autant vous dire que moins, c’est difficilement faisable.
Les moniteurs de dive.is qui encadrent notre sortie vont donc nous équiper en conséquence. On se tortille pour réussir à mettre une couche, puis deux, enfiler sa cagoule et ses gants, alors que la neige continue à tomber. On tremblote aussi, les mains déjà gelées, ce qui est peu rassurant lorsque l’on sait que les gants ne sont pas étanches contrairement au reste de la combinaison. On descend l’échelle qui mène à la faille et on découvre enfin ce qui se cache dans les profondeurs.
Première surprise : nous pensions que la visibilité et les couleurs dépendaient fortement de l’ensoleillement, ce n’est apparemment pas le cas. Nous évoluons avec émerveillement dans la faille, au milieu des camaïeux de bleus et d’oranges. Les 30 minutes passent vite, mais le corps souffre de la perte de chaleur corporelle. Nous quittons alors ce bain glacial, et commençons un véritable combat pour se déshabiller. Les doigts engourdis par le froid, on lutte pour enlever une à une les couches que nous avons mis tant de temps à enfiler, pour enfin être récompensés d’un bon chocolat chaud.
Après la découverte sous-marine, nous allons ensuite observer la faille depuis la terre, où un petit chemin touristique a été aménagé.
Nous finissons la journée en découvrant – sur les conseils de deux sympathiques Nancéiens rencontrés pendant la plongée – une petite cascade cachée non loin de la faille.
Nous prenons la route du retour vers Reykjavik sur la n°36 où se met à tomber une neige très dense. Malgré notre confiance, le 4×4 ne nous empêchera cependant pas de nous enliser un court instant, puisque nous réussirons à nous dégager par nous-mêmes avec un peu de patience. Le véhicule qui nous précédait aura eu moins de chance, huit personnes étant au final nécessaires pour sortir de l’ornière.
Les photos de la plongée ont été prises par le guide.
3 commentaires
philippe
Le 01 mars 2015
Si c’était pour nous foutre les boules de ne pas y avoir été , c’est réussi!
Merci pour ces moments de rêve
Philippe
Coline & Thierry
Le 01 mars 2015
« takk » pour ces photos assez magiques et surréelles ainsi que l’explication concernant la faille séparant les plaques américaine et eurasienne.
Flashback glacial à Silfra - La machine à voyages
Le 24 septembre 2015
[…] de notre passage à Silfra en Islande, nous avions amené avec nous une petite caméra afin d’immortaliser notre passage […]